
NewtonOS 2.1
L'interface graphique des MessagePad 2x00 et eMate 300 est à la fois simple et élégante. Elle a été élue « Système d'Exploitation de l'année en 1995 », année où est sorti Windows … 95.
La qualité de l'interface réside en partie dans le fait qu'elle a été conçue dès le départ pour l'utilisation de l'écran tactile; il ne s'agit pas d'un système de bureau « rétréci » pour s'adapter à un écran plus petit.

Captures d'écran
- L'interface NewtonOS 2.1 en images
Les principaux éléments de l'interface :
- Le bureau (ou « Backdrop » dans la terminologie Newton). Ci-dessus celui d'Avi's BackDrop 1.3, partiellement francisé par Paul Guyot.

- La barre des icônes, comme le Dock de MacOS X. On peut y glisser les icônes des logiciels qu'on utilise le plus fréquemment. Par défaut, s'y trouvent le « Tiroir Extra » (les dossiers), la « Boîte Entrée/Sortie » (« InOut »), le Répertoire (« Names »), l'Agenda (« Dates »), et les boutons pour Annuler, Chercher et Assister. Les flèches permettent de naviguer dans les listes, le bouton rond bascule entre vue normale et présentation par liste.
La barre peut être positionnée à droite ou à gauche de l'écran dans le mode paysage (idéal pour gauchers), ou bien en bas ou en haut, en mode portrait (à la verticale, comme ici).
- Les boutons : ici les boutons pour accéder aux préférences et infos, pour changer l'orientation de l'écran (portrait, paysage, rotation à 180°) et, en l'occurrence, un bouton pour lire la température ambiante à voix haute par synthèse vocale.

- Les icônes : les interfaces graphiques reposent sur l'utilisation d'icônes et de menus. En 1993, lors de la sortie du Newton, cela était moins évident qu'aujourd'hui. La plupart des ordinateurs, Unix, OS/2 ou MS-DOS fonctionnaient avec des lignes de commande (« unknown command or bad syntax… », ça vous rappelle quelque chose?).
L'organisation des applications dans le « Tiroir Extra » se fait par des icônes, dont la clarté est à l'image de l'interface NewtonOS.

L'ensemble de l'interface est personnalisable (par l'ajout d'extensions, le choix de l'image de fond, l'agencement du Dock, etc).
La cohérence de l'interface
L'utilisation des mêmes menus, symbolisés par des icônes, à travers les différentes applications rend l'utilisation du Newton facile et intuitive.
On retrouve généralement les éléments suivants :

de gauche à droite :
- accès aux préférences et l'« à propos de »
- l'équivalent du menu « Fichier »
- un bouton pour sélectionner tous les éléments d'une liste
- le bouton de classement des éléments
- le bouton « d'envoi » (« routing » dans le jargon Newton), permettant de choisir la destination de l'information/le fichier : courriel, impression, télécopie, infrarouge, corbeille, duplication, etc.
- le bouton de fermeture (eh, oui une croix dans une case, il fallait y penser…avant Windows)
Interconnexion des données
L'interconnexion des informations est l'un des points forts de NewtonOS. En effet, les logiciels ne stockent pas leurs informations dans un fichier propriétaire, mais dans une base de données (étrangement appelée « soup »).
De ce fait, les informations entrées à un endroit, sont disponibles dans tous les logiciels.
Par exemple, les noms et adresses entrées dans le répertoire, sont accessibles par le biais de l'agenda, le système (pour envoyer une télécopie conçue dans NewtonWorks, par exemple), la boîte Entrée/Sortie (pour envoyer un mél, par exemple), etc. Cette conception permet une utilisation très souple et très efficace des données.


L'interconnexion des données permet aussi l'assistance « intelligente ». On écrit « Lunch with Andreas today » et l'assistant fait le lien entre un événement dans l'Agenda et sa date/heure (« Lunch », « today »), une entrée dans les Noms (« Andreas ») et propose de créer le rendez-vous dans l'Agenda. (Cf l'exemple dans les captures d'écran, où l'on envoie un texte par le biais de l'Assistant).

Exemple de l'Assistant
Une tape sur « Assist », ouvre la fenêtre où l'on formule, en langue naturelle, la tâche à exécuter. Sur un MessagePad français, on « cause français dans le poste », ici c'est en anglais :

Taper « Do » sollicite « l'intelligence Newton »…

…et le Newton propose un rendez-vous pré-rempli avec les éléments fournis (titre, date, heure, invité), à insérer (éventuellement complété) dans l'agenda…

…par une simple pression sur « Schedule » :

Remarques :
- Le créneau horaire est choisi automatiquement, et correspond, en effet, au déjeuner (surtout chez les Anglo-Saxons ;-)
- L'invité est choisi dans le carnet d'adresses, et apparaît avec le nom de famille. En cas de homonymie, il suffit de choisir le bon « Andreas » dans la liste proposée (ou de rajouter le nom idoine)

- Comme j'ai formulé ma demande après l'heure du déjeuner (« Lunch »), le Newton a bloqué le premier créneau entre midi et une heure qui se présente; c'est donc le lendemain que le rendez-vous est proposé, ce qui est plus pertinent qu'un déjeuner certes « Today » mais à une heure de la journée déjà dépassée. Mais, c'est intelligent !
- Puisque le Newton apprend vos habitudes, la demande formulée est désormais incluse dans la liste déroulante des tâches les plus courantes :

- Grâce à la francisation partielle par Paul Guyot (« Kit FR », nom peu français :-), on peut également écrire les requêtes en français :

- Les captures de cet exemple ont été faites avec Einstein, l'émulateur Newton.
Filiation
Les concepteurs de PalmOS se sont inspirés de certains éléments de NewtonOS. L'excellent utilitaire « Time Zones » (1993), pensé pour les utilisateurs nomades, est, par exemple, l'ancêtre de « City Time » de PalmOS 3.5. (1999), qui montre, en plus, l'ensoleillement du planisphère.


Time Zones, et le double affichage du temps dans les villes choisies respectives


City Time, par Handspring (fondé par des anciens d'Apple), respectivement sur un Palm Vx et un Tréo 270, à l'occasion de l'équinoxe vernal (lorsque l'ensoleillement de la terre forme un rectangle parfait, puisque ce jour la durée d'une journée est égale de pôle en pôle).
C'est peut-être la couleur qui manque le plus à NewtonOS…
Einstein
Pour pallier au problème du vieillissement de la plate-forme matérielle, Paul Guyot a entrepris de « porter » NewtonOS 2.1 sur d'autres plate-formes informatiques.
Einstein, émulateur de NewtonOS, tourne d'ores et déjà sur MacOS X.
Une étape décisive vers le remplacement éventuel du matériel a été franchie en janvier 2006, avec la démonstration, lors de la conférence mondiale des développeurs Newton à San Francisco, de l'émulation de NewtonOS sur un Zaurus de Sharp (eh oui, la même marque qui fabriquait des ordinateurs de poche compatibles NewtonOS 1 !).

[Il me semble que la photo ait été prise par Adam Tow]
[N.B. Les captures d'écran ont été réaliséees avec GIFserver de Paul Guyot via mon serveur Newton NPDS. Les icônes et menus déroulants supplémentaires sont dues à DashBoard de FiveSpeed.]